La résidence Chanteclerc se met au vert
Sous l’impulsion d’une nouvelle arrivante, une copropriété Saint Maurienne a décidé de cultiver son jardin pour produire fruits et légumes.
Lorsque Camille a emménagé dans la résidence Chanteclerc dans le quartier d’Adamville en octobre 2019, elle était bien décidée à s’engager dans des actions citoyennes locales et à mettre des mains dans la terre. Ce qu’elle ignorait encore, est que son initiative allait mener à la création d’un groupe de résidents jardiniers engagés et citoyens qui ont donné un nouveau souffle à la copropriété.
En mai dernier, alors que la France se déconfine doucement, Camille prend contact avec le Groupe Local des Colibris Saint Maur 94. Après quelques échanges avec eux, la jeune enseignante en français grille d’impulser la transformation du jardinet de sa résidence et d’en faire un espace comestible : « Mon père est jardinier paysagiste et ma mère est dans un jardin partagé, confie-t-elle. J’ai été baignée dans cette atmosphère d’écologie et d’autonomie alimentaire. »
La jeune femme contacte alors le syndicat de sa résidence : « C’est là que je suis tombée sur une voisine qui avait ce projet en tête depuis des années, révèle Camille. Elle était ravie que quelqu’un d’autre nourrisse le même souhait. » Guidé par les colibris, un projet de transformation de la parcelle se dessine, comprenant l’aménagement de bacs potagers et la mise en place d’une haie de baies gourmandes. Un budget est voté. « Tout le monde était favorable et contribue financièrement au projet, précise Camille. Et une dizaine de personnes sont impliquées activement dans le jardinage.»
Le sol du lopin de 25 m² étant pollué par des gravats, quatre tonnes de bonne terre cultivable sont livrées : « Il y eu un super mouvement de solidarité, lorsqu’il a fallu faire monter sur une quinzaine de marches cette terre et la mettre dans les carrés potagers», se souvient la jeune femme avec émotion.
Bien que l’automne qui s’annonce désormais ne soit guère favorable aux plantations, les bacs sont testés avec des radis, épinards et autres patates carton. Permettant aux vaillants jardiniers de goûter très vite à leurs premières récoltes. Deux bacs à compost ont également été mis en place et rencontrent un franc succès dans cette communauté d’une vingtaine d’appartements, puisque l’un d’entre eux est déjà aux trois quart plein. La résidence est fière d’avoir pris de l’avance, sur la loi qui prévoit que tous les particuliers disposent d’une solution de tri à la source de leurs biodéchets avant 2025.
Le petit groupe de jardiniers et les sympathisants qui les rejoignent ponctuellement autour des événements qu’ils organisent dans le plus grand respect des consignes sanitaires, communiquent via un réseau social numérique, ainsi qu’un tableau réel en liège placé dans les parties communes du bâtiment: « nous avons également construit un placard dans lequel nous rangeons nos outils, grâce à du bois recyclé offert par notre président de syndicat», ajoute Camille.
Outre les récoltes, qui sont partagées en priorité parmi les jardiniers actifs, mais dont les autres résidents profitent aussi, l’enseignante souligne les liens resserrés par de ce projet commun : «Notre groupe est en train de trouver son équilibre et cela crée une atmosphère agréable dans la résidence, affirme-t-elle. Nous nous rendons plus facilement des services et un petit noël en commun a même été mis en place. »
Au printemps, les semis vont démarrer pour garnir les parcelles, mais les jardiniers de la résidence Chanteclerc rêvent déjà plus loin : « nous aimerions organiser un atelier de fabrication d’un hôtel à insectes, planter d’autres arbustes pour attirer les oiseaux et nous procurer une serre de jardin », révèle Camille.
L’initiative de ce petit groupe de citoyens motivés, prouve qu’en mettant efforts et ressources en commun, les améliorations du cadre de vie de chacun peuvent être importante. Et être réalisées rapidement.
